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                     JEUDI 27 ET VENDREDI 28 JANVIER 2011 A L'UNESCO
 
      Si la question des relations entre « humanitaires, diplomates, civils et militaires » n’est  pas récente, le
« devoir d’ingérence » et « la responsabilité de protéger » ont ouvert le champ à ce que certains appellent désormais la « diplomatie humanitaire ».
 

Depuis les opérations militaires en Irak, et plus encore depuis les conflits en Afghanistan, au Darfour, au Sahel, la question de la résolution des crises évolue sans cesse et la question des relations entre militaires, diplomates et humanitaires sur le terrain en est largement affectée. Car l’implication des organisations humanitaires, des médias, de grandes entreprises multinationales, de sociétés de sécurité privées, d’acteurs non étatiques dans le secteur institutionnel pose la question de la cohabitation, de la coopération, de l’intégration des équipes sur le terrain, avec des objectifs souvent peu conciliables.
 

Entre les missions confiées aux forces armées, la recherche de la paix, l’assistance humanitaire, le « nation building », nombreuses sont désormais les sources de contradiction sur le terrain dont les populations civiles, ainsi que les travailleurs humanitaires, sont les premières victimes.
 

Les défis auxquels le monde doit faire face, qu’il s’agisse de conflits armés locaux ou internationaux, des grandes pandémies, des atteintes aux droits de l’homme, des grands mouvements migratoires, de la lutte contre la corruption, le terrorisme et les différentes formes de criminalité, mais aussi qu’il s’agisse des catastrophes naturelles et de la dégradation de l’environnement, ne peuvent plus être gérés seulement dans le seul cadre de la diplomatie interétatique. Ainsi des Etats occidentaux tentent de répondre à ces défi s en
intégrant les moyens politiques, militaires et humanitaires disponibles, et n’hésitent pas à déléguer de plus en plus leurs pouvoirs, assortis de moyens financiers considérables, aux organisations multilatérales et aux ONG internationales, instrumentalisant ainsi le champ humanitaire.
 

Depuis 20 ans, les acteurs concernés ont progressivement pris conscience de leur interdépendance et de leurs rapports réciproques. De nombreuses tentatives d’harmonisation ont été effectuées mais sans qu’un modèle général ne se dégage véritablement, chaque crise restant spécifique.
 

C’est donc une nouvelle approche qui s’impose désormais si l’on veut atteindre une forme de régulation durable des zones en crise.
 

C’est dans cet esprit que l’Ordre de Malte et la Marine nationale française, qui ont des préoccupations convergentes, ont choisi d’organiser cette rencontre avec des personnalités internationales représentatives des grandes institutions militaires et civiles plus particulièrement engagées dans les actions humanitaires, afin de déterminer les pratiques et les principes d’action qui doivent être mis en œuvre par les différents acteurs sur le terrain, et de définir ensemble la finalité et l’éthique de ces types d’engagement.
 
 
 
 
 
 

Le Bailli Jean-Pierre Mazery
Grand Chancelier de l’Ordre souverain
Militaire Hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem,
de Rhodes et de Malte
  
Amiral Pierre-François Forissier
Chef d’Etat-Major de la Marine nationale